• L'automne se fait de plus en plus présent.

    Je la sens dans ma chair ; mes mains et mes pieds gèlent inexorablement. Moufles, chaussettes, boisons chaudes, chauffage à fond, rien n'arrêtera l'avancée de ma banquise, aucune échappatoire à la fatalité saisonnière.

    Jadis, je me rêvais en reine des neiges maîtresse d'un désert glacé où les champs auraient été  sorbettés à la pistache, parcourus par d'épaisse routes vanillées bordées de moelleux bosquets de fleurs aux parfums fruités, au loin des rivières en chocolat fondu bulbettant se seraient déversées dans des mers gelées de café, dans le ciel, les nuages crémeux auraient évidemment été fouettés par le vent en vaporeuse chantilly. Rêve d'enfant gourmande.


    La grande fille, que je suis devenue, préfèrerait que quelqu'un vienne extirper l'éclat de miroir planté dans son cœur et la fasse fondre...


    Tiens, glacée pour être glacée, je mangerais bien une glace au caramel.

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  • Mickey 3 D - Respire    

        Tranche de vie, tronche de cake, émiettons avec minutie les biscottes craquantes et desséchées de notre disque dur formaté. Laissons une ou deux pensées sourdre...

        Hop, réminiscence échappée d'une boîte à gâteau posé en équilibre sur le coin d'un neurone : « Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme. » Papa, qui aurait cru qu'une de tes phrases fétiches serait assimilée sous cette cloche fêlée à une simple tartine beurrée. (Eh oui, j'ai menti pour le plaisir des mots, moi et les biscottes, on ait fâché depuis belle lurette ; je leur préfère sans conteste leurs cousines qui ont plus de tenue.) Mmm... Pas très gaie comme résonance la ritournelle qu'elle m'inspire : il faut que je respire.

        T'es là avec tes pâles phrasouilles matinales, alors que Swann, lui les yeux à peine ouverts, a scandé « longtemps je me suis levé de bonne heure. » Son papa, Proust, avec sa fade tisane au tilleul et ses madeleines beurrées, a pondu au saut du lit un roman si indigeste que seuls les estomacs blindés sont parvenus à le digérer.
        Ô mon dieu, aurais-je pensé tout haut ? J'ai osé... Pour ce blasphème, je vais sûrement être rayé de l'ordre des bien-pensants. Allez, vaille que vaille. Je paierai pour le prix de mes fautes. A genoux, je ferai le long pèlerinage jusqu'à la Terre Sainte des livres encensés. Alors, peut-être que le dieu des bouquins m'enverra une oie blanche me souffler de l'esprit. Alors, touchée pas la grâce j'arriverai à savourer plus de 15 pages d'affiliée sans piquer du nez. Ah, ces palais frustres et ses estomacs délicats incapables d'apprécier des mets délicats ! Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.


    Un post pas très bien rangé mamz'lle.
    Vous vous laissez aller.
    Voui, voui cerveau en roue libre, quart d'heure frénétique du matin oblige.

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  • Allez... Fends cette figue d'un sourire pour que ce matin ne soit pas juste un matin comme un autre, juste un sourire chou pour faire la différence.
    On peut pas tuer un chasseur tous les matins du monde. Alors, souris pour qu'on fasse semblant de croire que ça vaut la peine de continuer à se traîner, pour qu'on fasse semblant d'avoir posé une pierre à l'édifice bringuebalant du monde.
    Et puis, sois pas chiche, souris toute la journée même à tes collègues qui démarrent au quart de tour ; à se demander à quoi ils carburent pour fendre les eaux grises à cette allure. Moi, je vous le dis, il y a du dopage dans l'air, pas humain d'avoir les rouages aussi bien huilés, et ce sans même un préchauffage. Nan, c'est pas naturel à croire qu'ils s'arrêtent jamais pour penser, résonner, buller, se gratter,...


    Ça t'arrive souvent de t'admonester toi-même ?
    M'enfin, euh, voui... Pas toi ?

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  • Et alors... Les œufs sont montés joyeusement en neige. :-)

    Cela a été une très bonne soirée sans esclandre, ni coup de fourchette, ni même le moindre petit grincement de dent. Les sourires ont fleuri, les rires ont sautillé, les blablas ont fusé.

    Les princes charmants de mes amies étaient vraiment charmants, ils ont même été drôles, et aucun n'a commis l'impardonnable faute de goût de se retransformer en ogre ou en grenouille avant la fin du repas. Les contes de bonnes femmes pour une fois n'ont point menti. Mes amies se sont bien entendues et se sont conduits comme des dames, malgré, il est vrai, quelques incartades aux bienséances langagières, et oui, les traditions se perdent même chez les princesses.

    Je n'ai donc pas eu besoin d'avoir recours aux incantations que vous m'aviez données pour mater d'éventuels monstres déguisés ou empêcher les carrosses de se transformer en citrouille. Mais je les avais tout de même murmurées avant le repas, histoire de mayonnaiser en toute zénitude et d'arrêter de couper les carottes en quatre. C'est plus savoureux de les fumer en entier.

    Désolée pour les amateurs de carnage qui resteront sur leur faim...


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  • Samedi, je reçois et je suis déjà dans tous mes états, pour des tas de raisons toutes plus raisonnables les unes que les autres.


    Bon, j'avoue que j'appréhende de recevoir des gens d'ici, les gens d'où je viens ne font pas de chichi. La dernière fois qu'ils vinrent, mon modeste dîner, visiblement pas assez carné pour certains de mes hôtes, prit des allures whartoniennes à mon plus grand désarroi. Deux de mes invités avaient décidés d'ajouter au menu la maîtresse de maison, histoire d'arranger le repas à leur sauce. Chacune de leur bouchée fut l'occasion de jouer de la fourchette et du couteau, tout y passa. Ils critiquèrent en croquant voracement ma décoration inachevée, ma jupe décidément trop longue, mon gâteau raté, c'était vrai mais fait avec tellement d'amour ; mes bouches d'aération, ô misère, non nettoyées, je les avaient oubliées ces vilaines pendant mes quatre heures de récurage ; mon langage si disgracieux, j'avais osé, ô scandale, dire « chiant » et « chieurs », c'est si laid dans la bouche d'une femme, une vraie dame ne doit au grand jamais dire de si vilains mots,... Autant vous dire, qu'ils m'ont patiemment déchiquetée à l'aide de couperets fournis par la maison...
    N'ayant aucune vocation pour jouer les agneaux sacrificiels ou les dindons, je ne les ai pas encore réinvités.


    Certes, là j'invite trois de mes amies qui sont charmantes et ne font pas de façon. Mais deux d'entre elles sont accompagnés de leur « cher et tendre » que je ne connais pas... Les princes charmants sont parfois si compliqués avec leur brushing, leurs capes bien repassées, leurs chemises à col tralala et leurs palais si délicats... Espérons que ces deux-là au moins ne sont pas des ogres déguisés, amateurs à l'occasion de chair fraîche... Autant vous dire que j'ai prévu, j'ai pris de la viande bien saignante, de la bière et du vin pour essayer de les amadouer.

    En plus, ces jeunes femmes ne se connaissent pas, et par hasard des disponibilités de chacun, j'aurai Miss excentrique et Miss posée et réfléchie la même soirée. Alors, j'ai acheté de la glace à la framboise, on ne sait jamais en cas d'échauffement des esprits.


    Tout va bien. Ce n'est qu'un repas.

    Il faut juste que la mayonnaise prenne... La mayonnaise c'est comme la mousse au chocolat, c'est une question de température... Et moi, mon thermomètre interne en ce moment oscille sans arrêt... Satanés perturbations atmosphériques !


    Enfin, bref samedi je reçois et je contrôle la situation...

    J'ai cherché une nappe pendant deux semaines, une nappe toute simple jaune avec un liséré rouge, que je n'ai pas trouvé. Mais c'est pas grave ce n'est qu'un détail.
    J'ai acheté des poivrons verts qui ont des reflets blanchâtres et des poivrons rouges qui ont vécu de drôles d'aventures qui les ont rendus gigantesques et boursouflés. Mais c'est pas grave ce n'est qu'un détail.
    J'ai acheté du vin blanc, du rosé mais pas de rouge... J'aurais peut-être dû... Mais c'est pas grave ce n'est qu'un détail.

    Il me reste encore un millier de détails de ce genre à régler : acheter encore des bricoles, récurer ma maison sans oublier les aérations à faire briller, ...


    Je suis coincée au boulot alors que je n'ai qu'une envie c'est d'être à demain.

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