• Et les mots s'envolent dans ce tout évanescent, ils filent où ne sait où...

    Filez mots doux caresses suaves et subtiles enfièvrement des corps, préliminaires à d'autres joutes ; mots au feuilleté de sens, frétillements de la langue embrasement de l'esprit ;  mots à sens unique, à sens inique, à portée cynique ; mots à usage unique voile honteux et basse torche tour à tour ; mots creux psalmodies vaines dans ce vide qui nous remplit insidieusement ; mots durs tranchant, dévastant tout, ne laissez que des miettes de ce tout qui n'est rien.

    Filez petits mots rejoindre les enchanteurs, les ensorceleuses... Eux vous feront jaillir, frémir, crisser, rouler, fusionner... éclater de beauté. Ils se sentent l'un l'autre dans votre creux, y apposent leurs âmes, les y entremêlent... Vibrantes circonvolutions de trope en trope, pénétration des mots, troublant va-et-vient, crescendo de mots... Petite mort ou renaissance... Secrets des maîtres du verbe.


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  • Ayo - Down on my knees


    You're so ridiculous. What a pity !

    Eh ! You know what ? Whatever you say, I don't care. 

    Go away !...

    Please... I can't stand it anymore...


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  •     Chaque matin un rite immuable marque le passage des limbes duveteuses de Morphée aux contours acérés d'Amaterasu ; simple formalité expédiée sans coup férir ou combat acharné aux marques saillantes ; en tout cas il est sûr que repose sur cette passe d'armes le cours de toute une journée. Je vois poindre chez certains un sourire sceptique presque moqueur. Font-ils partis des petits chanceux préservés, on ne sait comment des vétilles existentielles ? Ou bien leur sourire grinçant dissimule-t-il des tragédies d'alcôve ?
        En effet, trop souvent, les toisons volent aux vents et n'en font qu'à leur tête parce qu'elles le valent bien. Mise en plis, bigoudis, crêpage, défrisage, rien n'y fait et ce malgré les défis techniques sans cesse relevés par Garnier, L'Oréal, Timothée et compagnie dont les promesses enjôleuses tombent trop souvent à plat. Un rien échevelées nos crinières se refusent à toute structure. Alors certains jours, rien à faire : cheveux raplapla ou à l'épaisseur indomptable, gras, collants ou secs et cassant, bouts fourchus ou qui rebiquent, frisottis ou mèches rebelles en épis, ou encore ternes, sans reflet ou grisonnants, ... Trop ou pas assez, c'est la triste chanson des tignasses mal-aimées.

        Un de ces matins particulièrement difficile, je renonçai à me faire des cheveux blancs en essayant en vain de mettre en forme des cheveux rétifs à toute coiffure. Il n'était plus temps pour les demi-mesures, il fallait prendre le mal à la racine.
        De passage dans une ville à peine connue, je me mis en quête d'un coiffeur. Une rue suivie d'une autre, puis d'une autre... Où aller ? Rien ne ressemble autant à un salon qu'un autre salon... Arrêtons de couper les cheveux en quatre, celui-ci me paraît bien. A peine entrée, on me proposa de me prendre tout de suite, j'aurais dû me douter qu'il y aurait un cheveu.
        Je fus pris en main par un coiffeur ni efféminé, ni médisant mais tout de même légèrement baratineur. Pendant le traditionnel shampoing, je fus un peu noyée par son flot de paroles où surnageait quelques îlots de mots : « Vous avez des cheveux magnifiques... Mais non, voyons ! Je ne dis pas ça à tout le monde... Vous avez bien fait de venir, ils ont besoin d'être rafraîchis... Vous savez ce n'est pas bon d'avoir les cheveux longs... Vu que la vie d'un cheveu n'excède pas trois mois, il est anormal de les garder longs... » Je tiens à préciser que long pour lui se situait au-delà des épaules. Que feraient les coiffeurs, si on ne se coupait pas les cheveux ?
        Je commençais à avoir mal aux cheveux sous ce verbiage et je n'étais même pas encore peignée. Heureusement, saint Louis me réservait une surprise. Cette conversation aux allures de soliloque, prenait un autre tour. Notre banal coiffeur d'origine provinciale était monté à Paris et n'en était plus reparti. Cette ville l'avait conquis, il ne se lassait pas d'arpenter son pavé dès qu'il le pouvait. Cette ville l'habitait et lui hantait ces ruelles charmantes qu'il explorait inlassablement. Histoire commune sans doute, mais son visage s'éclairait d'une passion contagieuse. Son Paris donnait envie : il avait une nouvelle coupe et des reflets chatoyants. Son Paris d'hier et d'aujourd'hui résonnait des chansons de Brel, Ferré et Brassens. Ce dernier, il l'avait bien connu, un grand homme avec qui on pouvait parler de tout.

        Emportés tous deux  par son récit, le temps s'abolit.


        Et ma coupe, vous me direz, celle qui me devait me donner une autre allure. Hé ben ... Une autre allure c'est certain...

        Pour une charmante conversation, on n'est pas à quelques cheveux près . Et puis, rien ne sert de s'arracher les cheveux, ces derniers repoussent après tout.


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  • Colmar IV,
    1984, Gerhard Richter



    "Imaginez s'il n'y avait pas de couleurs, le monde serait ennuyeux."
    Sholay



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  • Aujourd'hui la journée a été longue...

    J'avoue ces derniers temps, mes posts jaunis et clairsemés ressembent étrangement à ma pelouse défraîchie.

    Pourtant, j'aurais tellement voulu faire pousser des mots fleuris sentant bon encore l'été finissant au lieu de me laisser enserrer par les rets du quotidien.

    Qui sait demain une brise marine secouera mon esprit ...


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