•           A la lisière, j'hésite... Depuis longtemps pourtant, je rôde à ses abords laissant tomber une à une mes réticences. Aujourd'hui, une douce brise semble m'inviter à entrer ; mais, qui se fierait aux vents taquins... En un instant, tout prend une autre allure ; ces grands arbres rieurs sont devenus des géants verts grimaçants.




              A la frénésie du jour a succédé la relative accalmie de la nuit. Allez ... haut les cœurs !
     
                 Je ne me suis ni enflammée, ni liquéfiée, ni évaporée. Je me tâte ... Non... Tout est là... Et quel soulagement aucune apparition de nouveau membre ou autre excroissance disgracieuse. Juste moi.

                Une branche craque interrompant ces joyeuses constatations. Là, devant moi, deux yeux jaunes me fixent... Aucun doute ce chat tigré tout en rondeurs va se mettre à parler et même à me conter mille et une merveilles. Je suis dans une forêt enchantée, ne l'oublions pas. Je m'approche doucement, attentive à ne pas effaroucher le seigneur de ces bois. Timidement, je brise le silence : « Messire, si je vous ai en aucune façon offensée... ».
             
             Un éclat de rire stoppa net ce préambule alambiqué. Une jeune gitane me toisait les deux poings sur la ceinture de sa jupe bariolée. Elle lança mi-sérieuse, mi-moqueuse :
            «  - T'es gâté Minou, la petite dame te soigne aux petits oignons. Oh... mon gros... c'est pas tous les jours qu'on te chouchoute comme ça. N'empêche tous ces salamalecs ? Tu t'figurais quand même pas qu'il allait te bailler un discours. Dans le coin M'dme, on n'est pas causeur avec les étrangers.
    Un peu noyée sous ce flot de paroles, je bredouillai :
                - Sh...ou...pinette...
                - Shoupinette ? C'est un nom, ça ? ça me rappelle vaguement quelque chose... Bon ben .. ça f'ra l'affaire.
                - Et... Vous êtes qui ?
                - Oui... Je suis Célia. Je traîne de ci, de là à la recherche de fragments de beauté. Et, l'autre qui nous observe depuis cinq bonnes minutes c'est Merlou poète et enchanteur à ses heures. C'est un expert en frelocheries. »

               Dubitative, j'observais l'homme qui se tenait là, enveloppé dans un long pardessus bleu marine qui avait vu plus d'une saison et d'une casquette  sombre, d'une couleur indéfinissable dont l'ombre mangeait la moitié de son visage. Il prononça d'un ton grave aux inflexions ironiques :
               « - Cette forêt recèle bien des mystères source d'enchantements ou de désillusions. Faites attention, méfiez-vous en particulier du Bouffon Orange dont le rire strident paralyse et brise de nombreux élans verbaux. 
                Je vous quitte, j'ai un train à prendre. La douce Thisbé se languit, si j'attends trop c'est à une lionne que j'aurais à faire. »
     


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  • Toc... Toc...
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    </o:p>
    TOC ! TOC !
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    </o:p>
    Criiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
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    - Youou ! Y a quelqu'un ? 
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    </o:p>
    Tap. Tap. Tap.
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    </o:p>
    - Argggg ! Mais où est donc la lumière ? 
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    </o:p>
    Clac.
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    - Mmmmm... Un bel espace, mais un peu sombre.
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    -  Au moins,  la vue est rafraîchissante, cette immensité bleutée donne envie de plonger au fond des choses, d'explorer avec un autre regard ce ... Voilà que je me mets à raisonner ? Bah ! Quelques spots colorés supprimeront toutes ces résonances poétiques.<o:p> 

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    - Ce style épuré, c'est très Fen Shouip mais pas pratique, pas pratique du tout. A croire que ces sinoboudhéo designers se promènent les cheveux aux vents et le reste à l'air. 
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    - Voyons ... Avant toute chose, une table basse gardée par trois bergères joufflues, pour causer tout à son aise des plus sérieuses frivolités, sur ce mur, un miroir aux alouettes élargira leur perspective. Il faut aussi un buffet antique, fleurant bon les histoires d'antan, où au petit bonheur on trouvera une prétentaine séchée délicatement posée sur les lettres d'amour jaunies d'une grand-mère, des bocaux de cerises griottes marinées dans l'élixir des petits pères, quelques flambeaux à prendre, des nappes aux lettres d'une grande-tante oubliée et l'indispensable service à thé. Et puis de ci de là, des colifichets peinturés, des instantanés de velours, des historiettes sans queue ni tête avec leur cortège de fariboles rimées, avec au fond bien sûr quelques babioles sonores.
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    - Il suffit d'un rien pour se sentir chez soi.

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