• - Qui êtes-vous ?
    - Je suis Rose Burned.
    - Ne fais pas semblant de pas comprendre petite maligne ! Décline tes numéros et fissa !
    - Mes numéros ?... Quels numéros ?
    -
    Mais tes numéros pardi ! Ah, j'ai compris, tu fais parti de ces satanés rebelles qui réclament une identité non chiffrée ! On va te mater sale individualiste ! TES NUMEROS !!!!
    - Euh...203039985234621...
    - Continue !!!
    - 963 1235 7894 2587 ; 06 03 05 08 09 ; C03 ; 2 A...
    - Te voilà devenu raisonnable... A l'avenir, n'essaye plus jamais de te distinguer de la masse ! ... Fais rentrer ça une bonne fois dans ta caboche : NE SORS PLUS DU RANG !!!


    - Hum... Ce rose ... Il est un peu aseptisé.
    - Pas plus que notre société.


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  • Ire


    - La colère est mauvaise conseillère.
    (Voilà les grands poncifs si usés qu'on voit leur trame apparaître. Ils ont torché tellement de malhonnêtetés qu'ils ne ressemblent plus à rien.)

    - Taper du pied, dire des mots grossiers, et pire, ce que l'on pense à brûle pourpoint, c'est très mauvais genre et puis cela ne sert à rien. Il faut com-mu-ni-quer avec raison et mesure.
    (J'ai pas tout suivi, il faut être con, nu et sautiller avant de pouvoir s'exprimer ? Ou alors... Bref, dans tous les cas, il faut que je passe un brevet. Mais lequel ? Celui du faux-cul callipyge ou d'hypocritomachiavel, les deux sans doute.)

    - La communication c'est la clef de voûte de toute société civilisée, il ne peut y avoir aucune relation sans communication.
    (Pas de souci, je te trancherai le cou en respectant toutes les règles établies par les bourreaux et les maîtres des oeuvres sanglantes. J'aurai le sourire et le geste élégamment cinglant. Allez ma petite alouette, je vais te chanter une jolie ritournelle qui va te remplumer.)

    - Regarde ce qui se passe quand on ne respecte pas un minimum de savoir vivre. On s'apostrophe comme des harengères. Je te rappelle que l'odeur de poisson est tenace, il te faudra plus qu'un numéro 5 ou 7 pour retrouver une fragrance policée.
    (On voit que tu sais de quoi tu parles. Tes mains ont en vu de sales affaires. Et les tâches de compromission, de lâchetés quotidiennes, de petites et grandes trahisons, ça part bien au lavage ?)

    - Voyons, ne prends pas cet air avec moi, tu sais que j'ai raison. Et puis cela te va pas au teint. Tu es bien plus jolie quand tu souris.
    (J'en ai le souffle coupé... Mais je ne veux pas être jolie, je veux être entendue !)

    - Allons inspire, expire. Voilà, tu vois ce n'était rien. Retiens bien : calme et sérénité.

    (C'est bon je me rends.)
    - Tu as sans doute raison. (Sourire white-spirit.)

    Toute ressemblance avec des événements ou des personnes ayant réellement existés ne seraient que purement fortuite. Ici, on ne fait que des ronds de jambes et de fumée.


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  • Dring dring !

    Que faites-vous là mes tendres enfants ? Vos parents vous laissent traîner à cette heure ! Ils ne savent même pas où vous êtes... Mais, où va-t-on ?

    Ah... J'avais oublié qu'Halo Vine c'était aujourd'hui. Vous savez de mon temps, on célébrait Mardi-gras, une vraie fête pas comme tout ce barda. Ah, les crêpes retournés, les bals sanglants, les parades masquées et bien arrosées ...

    Mes pauvres petits... Non... Pas une fraise tagada, pas même une miette de chocolat... Mais, j'ai des carottes croquantes, d'appétissantes quenottes et des rutabagas qui vous laisseront baba.

    Mes petits bouts de chou, vous resterez bien un moment. Allez, entrez ! Je ne vais pas vous manger, voyons. Il faut vous reposez. Posez donc vos sacs un peu, ils ont l'air si lourds, tant de choses à croquer...


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  • Sombre hère qui rôde sans bruit

    Dans l'ombre, tu te dissimules
    Car tu sais qu'on ne t'attend pas.
    Personne n'invite un morne trublion.
    Loin des soupirs extatiques
    Provoqués par ton cousin chamarré,
    Des petits cris hystériques
    Ponctuent chacune de tes apparitions

    Beauté mortifère
    Beauté putride obscurément incomprise
    Entrelacs de bruns, de gris, de vert et de jaunes vieillis
    Fascinant clair-obscur.
    Forme sombre duveteuse
    Se fondant dans l'obscurité constellée,  
    Ton doux volettement
    Passe trop vite tel le baiser d'un ange déchu

    Papillon de nuit
    Hante le cœur des ténèbres
    Parsème nos rêves de nectar
    Nourris-nous de fantasmagories
    Viens ce soir me tenir compagnie...

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  • Sarah Moon

    Jadis, terrifiant croque-mitaine qu'on brandissait devant les vilains galopins pour leur rappeler que tous les forfaits, grands ou petits, seront punis un jour ou l'autre. Aujourd'hui, tu fais pâle figure devant le panthéon des grands monstres griffus, dentés à la férocité aiguisée. Ce n'est qu'un instinct de survie et une faim bien modeste qui te pousse à chasser et pas une cruauté perverse qui t'inciterait à réaliser des atrocités sans nom. Seuls les nostalgiques d'antan ont encore un vague frisson en te croisant dans une ruelle obscure...
    Ah, j'oubliais les bergers ... A l'évocation de ton seul nom, ils blêmissent toujours de rage et leurs mains se mettent à trembler d'une peur instinctive, ancestrale. Mais, de nos jours, il est plus facile d'attraper une panthère que d'apercevoir un loup dans nos montagnes.
    Eh oui... Le grand méchant loup n'est plus ce qu'il était.

    Cependant, ce grand carnassier hante encore notre imaginaire sous d'autres formes plus effrayantes encore.
    En complet veston, tu arpentes les ruelles sombres les soirs de pleine lune, mais aussi les autres soirs... Tu traques ta proie : celle qui aura cette fragilité si délectable, cette innocence revigorante, celle dont la sensibilité t'amusera et qui mine de rien titillera ta corde sensible, celle dont la volonté sera si agréable à fléchir un moment avant d'être dompté à ton tour, celle qui se transformera en Diane chasseresse et inversera les rôles t'entraînant dans de nouvelles calvacades, t'initiant même à de nouvelles galopades... Tu n'en feras qu'une bouchée de ces Bimbos alléchantes, ces séductrices si coquines qu'on ne sait plus qui des deux mène la danse, de ces mutines Lolita si timidement audacieuses, de toutes ces vierges plus ou moins effarouchées selon la gueule de la fourrure...
    Séducteur des temps modernes, tu te pourlèches les babines plus ou moins discrètement, parfois la langue pendante un sifflement t'échappe, en rentrant tes griffes, tu attends l'instant pour bondir. Grrrr ! Elles sont si appétissantes ces donzelles délicatement apprêtées, beaucoup plus que ces bergères au naturel un peu fangeux, ces tendres enfants si vite avalés ou ces grands-mères parcheminées aux vieilles dentelles périmées.

    Tu arpentes inlassablement les rues guettant ta proie, attendant ton heure... Pourtant, certains soirs, tu as le blues du loup solitaire. Tu es fatigué d'errer sans cesse en faisant le joli cœur désabusé. Et puis, c'est pas facile de les attraper ces sylphides aux pieds ailés qui n'ont pas froid aux yeux, il faut courir longtemps, c'est fatigant. Souvent tu ne sais même plus qui chasse qui, les temps ont bien changé, tout est tourneboulé. Des fois, un sourire carnassier aux lèvres, tu rêves secrètement  d'une gentille Marinette qui te gratterait derrière l'oreille... Mmmmmm ! Ce serait si doux !

    Alors Mesdemoiselles, comme rien n'est moins sûr qu'un chasseur passera encore fortuitement, restez sur vos gardes dans les ruelles obscures et sur les terrasses ensoleillées des cafés, mais ne soyez pas trop dur pour ces loups franchement loups ou loups travestis, ils n'y peuvent rien c'est dans leur nature de dévorer des yeux, au fond, ils ne sont pas bien méchants.


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