• Craig Amstrong

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  • La dévoreuse est arrivée de ses hauteurs étoilées, assoiffée, affamée par son long voyage.

    Tiraillée par des affres sans nom, elle s'est repue des mots ciselés, des sourires et des rires, engloutissant avidement joie et amour présent et à venir, se délectant de chaque miette de la forteresse.

    Mais ça n'a pas suffi...

    La pauvre divinité n'a pu se retenir de faucher les pensées et les souvenirs arrachant jusqu'aux racines douloureuses.

    Pourtant elle savait...
    Parce qu'elle savait...
    Elle n'a rien laissé.

    Dans ce grand désert amer et glacé, il ne resta bientôt que quelques gouttelettes de dignité.
    Les deux genoux à terre, on les a offert à celle qui avait tout ravagé. Elle n'en fit qu'une lapée bien qu'elle n'ait rien demandé.

    Qui avait-il d'autre à faire à part s'incliner ?
    Eructer, hurler, dépérir, s'anéantir, disparaître... Vaines vanités que son souffle étouffa...


    Cette fascinante dévastatrice avait gagné dès le premier orteil posé. La terre aussitôt conquise s'était livrée.

    On ne peut résister à tant de beauté...


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  • Autoportrait au bilboquet
    (1976), Stanislas LEPRI (1904-1980), Huile sur toile, 116x81


    Voilà une triste victime des radiations résiduelles des bombes Spiced Ham.

    Au désespoir du spammé curieux, qui n'avait rien demandé, le membre rallongé ne fut pas vraiment celui annoncé... Il offre néanmoins un champ de nouvelles possibilités.


    Echo au post Mes chers spammeurs de Frenchmat :
    http://www.blogg.org/blog-45534-date-2006-09-13-billet-433696.html#comments

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  •    Workalcoolic, caféinoman, je nage entre deux eaux. Perceptions ouatées, langoureuses sensations de lenteur, tout me parvient décalé.

       Mon cerveau au ronronnement hypnotique a parfois des ratés, à toute berzingue  pourtant il analyse toutes ces données disparates qui sourdrent d'un monde bringuebalant. Simple spectatrice, j'observe grisée ce tohu-bohu primitif.

       Légère nausée, migraine lancinante, engourdissement des jambes, fourmillement des mains, tressautements des paupières, le corps s'anime d'une vie rien qu'à lui.

       La nuit, je déambule loin du repos réparateur jusqu'à ce que les heures se confondent et se fondent dans un magma fangeux. Errances nocturnes détruisant  les garde-fous un à un, elles laissent, les vilaines, le champ libre aux monstres enfouis guettant sournoisement dans l'ombre.

       Sommeil transmué en frénésie analgésique, coma oublieux imprégnant d'une moiteur glauque jusqu'aux jours, me rongeant insidieusement.

       Dans cette torpeur, des fragments de réalité m'arrivent violemment. Eclaircies fugitives surgissant la nuit ou au milieu du commencement de quelque chose, égaré un instant, le cerveau tend vers...rien. Implacable hallucination, la brume collante et froide s'impose et règne.

       Pousser la machine au seuil de la rupture. Tenir, tenir, surtout ne pas s'arrêter, ne pas penser, oublier.

       Plaisir malsain, je me vautre dans cette mare oublieuse. Je me dissolve. Je ne suis plus...

       Demain, la gueule de bois sera terriblement trouble.


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  • Sombre hère qui rôde sans bruit

    Dans l'ombre, tu te dissimules
    Car tu sais qu'on ne t'attend pas.
    Personne n'invite un morne trublion.
    Loin des soupirs extatiques
    Provoqués par ton cousin chamarré,
    Des petits cris hystériques
    Ponctuent chacune de tes apparitions

    Beauté mortifère
    Beauté putride obscurément incomprise
    Entrelacs de bruns, de gris, de vert et de jaunes vieillis
    Fascinant clair-obscur.
    Forme sombre duveteuse
    Se fondant dans l'obscurité constellée,  
    Ton doux volettement
    Passe trop vite tel le baiser d'un ange déchu

    Papillon de nuit
    Hante le cœur des ténèbres
    Parsème nos rêves de nectar
    Nourris-nous de fantasmagories
    Viens ce soir me tenir compagnie...

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