• Chat Noir Chat Blanc - Duj Sandale

    Ce week-end est passé sans que je m'en rende compte : hier c'était vendredi et aujourd'hui c'est lundi... Serais-je passée dans un accélérateur de particule sans m'en rendre compte ? Si c'est le cas, grâce au ciel, aucune mouche n'a eu la mauvaise idée d'interférer dans ce complexe processus de dislocation et de rematérialisation. Je ne grimpe toujours pas aux murs et mon attirance pour les blues lights reste sous contrôle.

    Week-end plaisant mais pas reposant.
    Je suis crevée mais mon moral a enfin quitté la lisière de mes chaussettes, il est maintenant au niveau des genoux. Donc toujours débordée mais j'arbore une esquisse de sourire, un peu comme une Mona Lisa qui aurait un cerveau, un cerveau un peu engourdi néanmoins qui a dû mal à évaluer les distances comme peut le confirmer mon pare choc qui fait la gueule depuis une heure... J'ai l'impression que mon moral va redescendre à son niveau quand le garagiste lui aura refait une beauté.


    - Débordée, débordée... Tu n'as pas l'air de faire grand-chose.
    - Je peux raconter une fadaise tout de même...
    - Va bosser au lieu de bavasser.


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  • L'automne se fait de plus en plus présent.

    Je la sens dans ma chair ; mes mains et mes pieds gèlent inexorablement. Moufles, chaussettes, boisons chaudes, chauffage à fond, rien n'arrêtera l'avancée de ma banquise, aucune échappatoire à la fatalité saisonnière.

    Jadis, je me rêvais en reine des neiges maîtresse d'un désert glacé où les champs auraient été  sorbettés à la pistache, parcourus par d'épaisse routes vanillées bordées de moelleux bosquets de fleurs aux parfums fruités, au loin des rivières en chocolat fondu bulbettant se seraient déversées dans des mers gelées de café, dans le ciel, les nuages crémeux auraient évidemment été fouettés par le vent en vaporeuse chantilly. Rêve d'enfant gourmande.


    La grande fille, que je suis devenue, préfèrerait que quelqu'un vienne extirper l'éclat de miroir planté dans son cœur et la fasse fondre...


    Tiens, glacée pour être glacée, je mangerais bien une glace au caramel.

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  • Mickey 3 D - Respire    

        Tranche de vie, tronche de cake, émiettons avec minutie les biscottes craquantes et desséchées de notre disque dur formaté. Laissons une ou deux pensées sourdre...

        Hop, réminiscence échappée d'une boîte à gâteau posé en équilibre sur le coin d'un neurone : « Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme. » Papa, qui aurait cru qu'une de tes phrases fétiches serait assimilée sous cette cloche fêlée à une simple tartine beurrée. (Eh oui, j'ai menti pour le plaisir des mots, moi et les biscottes, on ait fâché depuis belle lurette ; je leur préfère sans conteste leurs cousines qui ont plus de tenue.) Mmm... Pas très gaie comme résonance la ritournelle qu'elle m'inspire : il faut que je respire.

        T'es là avec tes pâles phrasouilles matinales, alors que Swann, lui les yeux à peine ouverts, a scandé « longtemps je me suis levé de bonne heure. » Son papa, Proust, avec sa fade tisane au tilleul et ses madeleines beurrées, a pondu au saut du lit un roman si indigeste que seuls les estomacs blindés sont parvenus à le digérer.
        Ô mon dieu, aurais-je pensé tout haut ? J'ai osé... Pour ce blasphème, je vais sûrement être rayé de l'ordre des bien-pensants. Allez, vaille que vaille. Je paierai pour le prix de mes fautes. A genoux, je ferai le long pèlerinage jusqu'à la Terre Sainte des livres encensés. Alors, peut-être que le dieu des bouquins m'enverra une oie blanche me souffler de l'esprit. Alors, touchée pas la grâce j'arriverai à savourer plus de 15 pages d'affiliée sans piquer du nez. Ah, ces palais frustres et ses estomacs délicats incapables d'apprécier des mets délicats ! Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.


    Un post pas très bien rangé mamz'lle.
    Vous vous laissez aller.
    Voui, voui cerveau en roue libre, quart d'heure frénétique du matin oblige.

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  • Allez... Fends cette figue d'un sourire pour que ce matin ne soit pas juste un matin comme un autre, juste un sourire chou pour faire la différence.
    On peut pas tuer un chasseur tous les matins du monde. Alors, souris pour qu'on fasse semblant de croire que ça vaut la peine de continuer à se traîner, pour qu'on fasse semblant d'avoir posé une pierre à l'édifice bringuebalant du monde.
    Et puis, sois pas chiche, souris toute la journée même à tes collègues qui démarrent au quart de tour ; à se demander à quoi ils carburent pour fendre les eaux grises à cette allure. Moi, je vous le dis, il y a du dopage dans l'air, pas humain d'avoir les rouages aussi bien huilés, et ce sans même un préchauffage. Nan, c'est pas naturel à croire qu'ils s'arrêtent jamais pour penser, résonner, buller, se gratter,...


    Ça t'arrive souvent de t'admonester toi-même ?
    M'enfin, euh, voui... Pas toi ?

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  •    
        Un matin je m'étais levé maussade, triste, fatigué d'oisiveté, et poussé, me semblait-il, à faire quelque chose de grand, une action d'éclat ; et j'ouvris la fenêtre, hélas !

        (Observez, je vous prie, que l'esprit de mystification qui, chez quelques personnes, n'est pas le résultat d'un travail ou d'une combinaison, mais d'une inspiration fortuite, participe beaucoup, ne fût-ce que par l'ardeur du désir, de cette humeur, hystérique selon les médecins, satanique selon ceux qui pensent un peu mieux que les médecins, qui nous pousse sans résistance vers une foule d'actions dangereuses ou inconvenantes).

        La première personne que j'aperçus dans la rue, ce fut un vitrier dont le cri perçant, discordant, monta jusqu'à moi à travers la lourde et sale atmosphère parisienne. Il me serait d'ailleurs impossible de dire pourquoi je fus pris à l'égard de ce pauvre homme d'une haine aussi soudaine que despotique.

        « - Hé ! Hé ! » et je lui criai de monter. Cependant je réfléchissais, non sans quelque gaieté, que, la chambre étant au sixième étage et l'escalier fort étroit, l'homme devait éprouver quelque peine à opérer son ascension et accrocher en maint endroit les angles de sa fragile marchandise.

        Enfin il parut : j'examinai curieusement toutes ses vitres, et je lui dis : « - Comment ? Vous n'avez pas de verres de couleur ? Des verres roses, rouges, bleus, des vitres magiques, des vitres de paradis ? Impudent que vous êtes ! Vous osez vous promener dans des quartiers pauvres, et vous n'avez pas même de vitres qui fassent voir la vie en beau ! » Et je le poussai vivement dans l'escalier, où il trébucha en grognant.

        Je m'approchai du balcon et je me saisis d'un petit pot de fleurs, et quand l'homme reparut au débouché de la porte, je laissai tomber perpendiculairement mon engin de guerre sur le rebord postérieur de ses crochets ; et le choc le renversant, il acheva de briser sous son dos toute sa pauvre fortune ambulatoire qui rendit le bruit éclatant d'un palais de cristal crevé par la foudre.

        Et, ivre de ma folie, je lui criai furieusement : « La vie en beau ! la vie en beau ! »

        Ces plaisanteries nerveuses ne sont pas sans péril, et on peut souvent les payer cher. Mais qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance ? 
                                                                                                                                                                             Baudelaire, Le Spleen de Paris
     

    J'ai cherché mais j'ai pas trouvé de virtrier, de remouleur, ni même un plombier à pousser dans mon ascenceur. Tant pis...


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